Vous trouverez ci-dessous les points saillants de la discussion avec Hovel Chenorhokian de DiasporArm avec CivilNet.
VOULONS-NOUS DEVENIR UNE NATION PROSPÈRE, EN IMAGINANT OÙ NOUS VOULONS ÊTRE DANS 20 ANS ?
Actuellement, nous avons 2 licornes arméniennes, alors que l'Azerbaïdjan et la Géorgie n'en ont aucune. La Turquie, avec son économie développée et sa population de 85 millions d'habitants, n'a elle aussi que 2 licornes. Devons-nous nous satisfaire de notre situation ou viser à dépasser l'Estonie, qui compte 10 licornes pour une population de 1,3 million d'habitants ?
Voulons-nous gagner 20 prix Nobel en 20 ans ?
Au fil des siècles, les Arméniens ont exercé une influence en Europe, dans l'Empire ottoman, en Russie et au-delà. Voulons-nous retrouver la place que nous occupions dans l'ordre mondial avant le génocide ?
Devrions-nous redevenir une nation influente, l'Arménie jouant un rôle pivot entre l'Est et l'Ouest, devenir un médiateur entre l'Iran et les États-Unis, avoir des personnalités politiques influentes au niveau des ministres et des premiers ministres en Europe, au Canada et aux États-Unis ?
Pour y parvenir, il faut un « leadership » compétent, un élément rare et inestimable.
Conditions préalables à la réussite
Premièrement, nous devons intégrer la notion d'APPARTENANCE NATIONALE, en reconnaissant que nous sommes membres d'UNE NATION.
Deuxièmement, nous devons équilibrer les investissements entre la diaspora et l'Arménie. Actuellement, la plupart des ressources de la diaspora sont dirigées vers l'Arménie, qui est prospère, et très peu sont consacrées à la diaspora elle-même. Il est important d'équilibrer cette situation.
Il est également important d'équilibrer les valeurs matérielles et immatérielles, en investissant non seulement dans l'économie, mais aussi dans le développement des mentalités. Cet objectif peut être atteint grâce à l'éducation.
Clarifier l'éducation
Dans le contexte de la diaspora occidentale, où une très grande majorité de nos enfants ne peuvent pas fréquenter les écoles arméniennes quotidiennes en raison des distances, nous avons des écoles d'un jour qui se concentrent uniquement sur l'enseignement de l'arménien. Je perçois trois dimensions clés dans l'éducation :
- Transmission du patrimoine culturel : Il s'agit de la langue, de la littérature, de l'histoire et de l'art.
- Connaissances et compétences : Indispensables pour réussir.
- Les valeurs : Un impératif pour se forger un caractère et une nation prospère.
C'est principalement par l'éducation que nous devons diffuser la compréhension de l' APPARTENANCE NATIONALE.
Connecter la nation
Je perçois trois grands pôles dans la nation : La population arménienne, la diaspora « traditionnelle » et la diaspora « nouvelle ».
Il est surprenant de constater qu'il n'y a pratiquement aucun lien entre la diaspora traditionnelle et la nouvelle diaspora. Les deux communautés sont cloîtrées dans des « cours » différentes. Si les différences culturelles peuvent expliquer cette situation, il est important de créer des liens unificateurs.
L'intégration de la nouvelle diaspora dans leurs sociétés respectives et leur développement socio-économique sont des questions cruciales. Le nombre d'étudiants universitaires de la nouvelle diaspora est très faible.
À qui s'adressent les Hayastantsis de la diaspora ?
Qui relèvera ce défi ?
Initiatives en cours
DiasporArm a actuellement deux initiatives.
- Mapping the Diaspora, dont la mission est d'explorer, de connecter et d'amplifier l'impact des individus, des organisations et des entreprises. Nous construisons un hub centralisé où les utilisateurs peuvent facilement découvrir et se connecter avec d'autres Arméniens, des institutions et des professionnels dans le monde entier. La communauté arménienne est classée en 12 catégories, telles que l'éducation, la culture, la jeunesse et la santé. Nous développons une plateforme où, en seulement 4 clics, les utilisateurs peuvent obtenir les informations dont ils ont besoin.
Le succès de la plateforme sera conditionné par la qualité et la spécificité des données. - Créer des plates-formes pan-arméniennes en diaspora. La minorité juive de France, qui compte 600 000 personnes, dispose du « Fonds social juif unifié », qui compte 60 000 membres. Les cotisations s'élèvent à 12 millions d'euros, complétées par le gouvernement français, ce qui permet de disposer d'un budget de 24 millions d'euros pour l'éducation, les bourses d'études et les besoins de la communauté. Aux États-Unis, l'association d'étudiants juifs Hillel a collecté 100 millions de dollars lors d'un dîner de Nouvel An, uniquement pour les étudiants et les bourses d'études.
Le résultat est que les Arméniens ont eu deux lauréats du prix Nobel jusqu'à présent, alors que les Juifs en ont eu 221. Nous devrions abandonner nos stéréotypes et nos préjugés selon lesquels les Juifs obtiennent de tels résultats par clientélisme. Ils investissent simplement dans l'éducation.
Nous encourageons la mise en place de plates-formes similaires pour prendre possession des communautés.
Nous devons également nous adapter à la situation actuelle. Dans notre contexte de diasporas dispersées en Occident et d'écoles presque inexistantes dans les pays de la CEI, nous avons des possibilités d'éducation en ligne qui sont plus efficaces et très faciles d'accès.
Appel au leadership
Nous avons des institutions et des organisations exclusives dans la diaspora, comme l'UGAB, l'AMAA, Hovnanian, la FAR, l'ARS, l' AA USA, l'AA Russie, Hamazkayin, Gulbenkian, COAF, Tumo Center, Izmirlian, Paros, Tufenkian et bien d'autres. Chaque organisation a ses objectifs et sa mission, qu'il convient de poursuivre. Cependant, certains « poids » ne peuvent être soulevés seuls et nécessitent un effort collectif. Il est impératif que ces organisations se rassemblent et coopèrent.
Nous avons un défi à relever : élever le niveau d'éducation de notre population. Il est impératif de collaborer entre nous et avec le gouvernement. Notre désir, notre mission, est d'établir ces connexions et de travailler ensemble pour réaliser nos ambitions. Aujourd'hui, sur CivilNet, j'appelle les organisations et le gouvernement à se rassembler et à relever ce défi ENSEMBLE.
Hovel Chenorhokian