En réponse à l'article de Vahan Zanoyan sur la Constitution arménienne.
Ce sont des moments extrêmement critiques pour l'Arménie et, malheureusement, beaucoup de ce qui se passe dans la région échappe à son contrôle, et pourtant cela influencera profondément le pays.
De nombreux pays sont confrontés à des développements régionaux qu'ils n'ont pas initiés et qu'ils ne contrôlent pas - cela n'est pas propre à l'Arménie. Mais un gouvernement bien préparé peut encore gérer les conséquences de ces développements grâce à une armée compétente, une diplomatie efficace, un certain nombre d'alliances stratégiques solides où ils ont autant à donner qu'à recevoir, un renseignement régional compétent, une économie compétitive et une bonne gouvernance interne. Malheureusement, pour le moment, l'Arménie n'en a pas, et c'est là que réside le problème critique.
L'implication des Arméniens de la diaspora dans la gouvernance est cruciale, alors que l'accès aux responsabilités publiques fondées sur la citoyenneté est jusqu'à présent restreint. Bien que certaines justifications soient pertinentes en théorie, elles ne semblent pas valables dans le cas arménien - perte de ressources humaines, inadéquation de ces règles dans le contexte de l'histoire arménienne etc...
Le résultat est l'éviction de la diaspora au profit des acteurs locaux. La peur de « l'influence étrangère » ainsi que la volonté de garder le monopole du pouvoir peuvent expliquer cet état de fait.
Il y a quelques années, l’Algérie a modifié sa Constitution afin de restreindre l’accès à la fonction présidentielle en imposant des conditions de résidence ainsi que l'interdiction de la double nationalité ».
À l'autre extrémité du spectre, le Québec avait un ancien premier ministre qui avait la citoyenneté française (par son épouse). Personne ne l'a jamais accusé de promouvoir les intérêts de la France au détriment du Québec ou du Canada...
En tout cas, la modification de la Constitution n'est pas un acte anodin. Un tel amendement devrait être l'ultime étape d'un projet collectif (qui n'existe pas pour le moment). De plus, cela devrait impliquer une adhésion sincère de l'élite politique, englobant le gouvernement et l'opposition, ainsi que le peuple.
L'implication des Arméniens de la diaspora dans la gouvernance de l'Arménie est en effet cruciale.